Yukio Mishima : « a Life in four chapters »(1985 film en anglais)

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Lors de la bouleversante scène finale, à 12 minutes de la fin, Mishima s’adresse sans succès aux soldats, pour leur faire voir l’évidence de leur déchéance, mais ne récolte qu’insultes et quolibets. Cet échec entraînera sa décision de mettre fin à sa vie lors d’un seppuku traditionnel.

Il a du haut de la terrasse un dialogue avec lui même : « je n’avais jamais connu , dans l’obscurité de l’action dans le monde physique, la satisfaction que peuvent apporter les mots; je n’avais jamais expérimenté non plus dans les mots la ténébreuse brûlure de l’action. Il doit y avoir un Principe plus élevé qui réconcilie l’art et l’action dans le monde »

Puis il pense à une scène de son passé, quand il monta dans un avion militaire à réaction F104 pour voyager dans la haute atmosphère :

«  ce Principe m’apparut être la mort »

Il répète alors ce qu’il dit dans « Le soleil et l’acier » à propos de ses pensées lors de ce vol :

« Le vaste espace qui entoure la mince atmosphère terrestre est la mort, la vie humaine y est impossible. «  ( c’est aussi ce qui est dit au début de « Gravity » de Cuaron)

« L’être humain doit porter un masque, comme les acteurs, s’il veut y exister. L’espace de la mort se confond avec le mince habitacle de l’avion « 

«  je compris alors que le résultat final de mon action était cette Beauté qui dépasse les mots et les concepts humains. C’est alors que je vis un cercle qui entoure la Terre, un cercle plus grand que la Mort, où toutes les contradictions sont réconciliées »

Dans « Le soleil et l’acier «  il écrit : «  c’est alors que je vis le Serpent »

Ce cercle plus grand que la Mort, où toutes les contradictions sont réconciliées, c’est une vision de l’Idée de l’Un. Ce n’est pas un mathème, mais une vision de type poétique, celle d’un Serpent ouroboros, symbole de l’unité des contraires , un thème présent chez Nicolas de Cuse, ainsi que dans le « Sepher Yetsira »

http://soued.chez.com/SY%20texte.html

J’avais écrit ceci sur ce grand film et ce grand héros :

Paul Schrader : Mishima (1985) sous titres anglais

S’il y avait un aspect destructeur dans la pensée de Mishima, cet aspect relevait de l’occidentalisation du Japon depuis 1945

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